Témoignage : ma 1er grossesse avec de l’endométriose

Vivre sa grossesse avec une endométriose est loin d’être de tout repos ! Tant sur le plan physique que psychologique ! 

Après avoir entendu tant de version de la part des médecins comme par exemple :  » vous verrez, si vous tombez enceinte, vous n’aurez plus de douleurs » ou encore « pendant la grossesse, votre endométriose vous laissera tranquille… » 

Bref autant de phrase toute de faite que de déception ! Car je n’ai pas eu une belle grossesse et la responsable n’était autre que la maladie de l’endométriose !

C’est pourquoi, j’avais vraiment envie de vous partager les aléas de ma première grossesse avec l’endométriose…

2 mois

Quand j’ai appris ma grossesse, j’étais folle de joie et en même, j’avais peur… Une étrange sensation quand on sait que mon bébé était mon petit miracle que je n’attendais pas aussi tôt. Je vous raconte comment je l’ai appris juste ici.

Ce deuxième mois n’a pas été de tout repos… En effet, moi qui pensais que l’endométriose me laisserait tranquille, cela a été tout le contraire ! Je me souviendrais toujours de la puissance de ses douleurs que je n’arrivais pas à gérer. Car en plus d’avoir de la souffrance, j’avais une peur immense de perdre mon bébé ! L’endométriose me provoquait des contractions et le fait que psychologiquement, j’étais angoissée, je ne gérais absolument rien… 

L'échographie précoce

Donc, avec mon conjoint, nous avons décidé pour nous rassurer de faire une échographie précoce. Le jour de l’examen arrive, tout va pour le mieux et on nous annonce même que la grossesse est bien avancée, que je suis à 10 SA et qu’il faut programmer notre première échographie, la fameuse T1 !

En soit, le médecin était très sympa et rassurant, il nous a expliqué les démarches à suivre, les examens et les rendez-vous à prendre. En effet, on arrive dans un monde totalement inconnu et j’avoue qu’il y avait tellement à retenir qu’heureusement mon chéri était près de moi. Aujourd’hui maman de 3 enfants, cela me fait sourire, car finalement, ce n’est pas si compliqué que ça. Il fallait juste retenir 3 échographies, 1 rendez-vous sage-femme par mois et 1 prise de sang mensuelle !

Bref, nous prenons nos rendez-vous et je patiente en étant un peu rassuré, mais pas plus que ça non plus. Effectivement, le médecin était certes gentil, nous a rassuré sur le fait que bébé allait bien… Mais pour l’endométriose, c’était une autre histoire… Il m’a dit ceci : « impossible que vous ayez des douleurs d’endométriose… Lorsqu’on est enceinte, cette maladie sommeille voire disparaît… »

En gros, c’est dans votre tête madame, ce qui n’était pas très rassurant pour moi étant donné que je reconnaissais parfaitement mes douleurs ! Sauf qu’elles étaient plus intenses qu’à leur habitude

Douleurs fantômes ?

D’ailleurs, mon médecin traitant m’avait prescrit un arrêt de travail afin que je puisse me reposer un maximum et surtout qu’on préserve cette grossesse et ce bébé miracle ! 

En effet, mon médecin traitant qui connaît bien la maladie et qui c’était mise en contact avec le chirurgien de Paris m’a confirmé que les gênes que je ressentais n’était pas des douleurs ligamentaires, mais bien les symptômes de l’endométriose ! Elle m’a même expliqué, que j’allais souffrir plus que d’habitude pendant les 3 premiers mois, car les hormones de débuts de grossesse font flamber l’endométriose !

Ouf ! Je ne suis pas folle ! Vraiment, cela a été un soulagement quand j’ai entendu ses paroles !

La première échographie

Les 15 jours passent, toujours de l’angoisse et des douleurs toujours présentent. C’est le jour J, on va enfin voir notre bébé pour la première fois, ce moment que nous attendions tellement avec mon conjoint ! Sauf que ça ne va pas se passer tout à fait comme nous le pensions…

Le gynécologue arrive nous chercher en salle d’attente et quand je vois de quel médecin il s’agit, j’ai tout simplement envie de partir en courant ! Ainsi, je le connaissais, je l’avais déjà eu aux urgences quand j’avais dû consulter pour des douleurs d’endométriose ingérables ! Et ça, c’était très mal passé… Il avait été odieux avec moi, mais également avec son interne, pour qui j’avais pris la défense…

Bref, nous restons quand même et on fait la T1 avec lui… Mais en commençant l’examen, le gynécologue dit : « vous venez pour quelle raison exactement ? » 

Clairement, dans ma tête, je me suis dit :  » c’est quoi ce médecin… »

Je pense qu’il a vu notre tête et du coup, il nous explique que je suis seulement à 7 SA et que la première échographie ne sera que dans 1 mois… 

Voilà, fin de ce premier rdv officiel ! Autant vous dire qu’après une erreur comme celle-ci, nous avons annulé les rdvs suivants et nous avons changé de maternité !

3 eme mois

Ce 3 ème mois a été horrible, entre nausées, douleurs et surtout cette peur que je n’arrivais pas à gérer… Peur de perdre mon bébé, car le stade des 12 semaines n’était pas encore passé…

Je me suis dit :  » alors c’est ça de vivre sa grossesse avec une endométriose ? » 

Je passais mes journées sur mon canapé, à parler à mon bébé, le protéger, lui dire que je l’aime plus que tout au monde et qu’il est mon miracle ! Dans ma tête, c’était :  » Mélanie ne bouge pas, reste tranquille et protège ton bébé… »

Alors, mes journées étaient tellement longues… Je me sentais seule face à cette grossesse et ses douleurs à gérer qui me semblaient insurmontables ! J’avais l’impression que personne ne me comprenait, que j’étais la seule à qui cela arrivé…

Enfin le jour de l'échographie

Direction la nouvelle maternité que nous avons choisie et pas des moindres, car c’est là où je suis naît ainsi que mon frère !

Cette échographie a été un moment magique, où nous étions dans notre bulle ! Enfin, nous voyons notre bébé ! La gynécologue était tellement gentille et surtout, elle a pris le temps de tout nous montrer et de nous expliquer ! Elle a également vu que j’étais une maman anxieuse et elle a su trouver les mots pour m’apaiser et me rassurer ! De plus, elle m’a convaincu d’appeler le médecin de Paris afin qu’il me rassure sur la grossesse avec l’endométriose. J’avoue que je ne l’avais pas contacté avant par peur de le déranger ! 

Bref, bébé allait bien, c’était un rendez-vous plus que positif ! 

Le rendez-vous téléphonique avec le médecin de Paris !

Comme d’habitude, j’ai au bout du fil un spécialise doux, attentionné et compréhensif ! Donc, il a pris le temps de tout m’expliquer et surtout de me rassurer ! En effet, il m’a dit que le 3 ème mois était certes bientôt fini, mais que les douleurs peuvent rester ! Chaque femme est différente, certaines n’ont aucune douleur à partir du moment où elles sont enceintes, d’autres se sont les 3 premiers mois et des femmes souffrent toute la grossesse ! Cependant, il m’a aussi rassuré sur le fait qu’il n’y aura pas de conséquence sur mon bébé ni sur mon accouchement ! Mais qu’il fallait rester vigilant, si j’avais des contractions régulières, il valait mieux consulter et faire vérifier que le col ne s’ouvrait pas… En effet, il m’a dit que l’endométriose était une cause de la prématurité, mais qu’en restant vigilant et surtout en limitant le stress, il n’y a aucune raison que cela m’arrive !

Mais il a aussi précisé, que je devais profiter de ma grossesse, pour la vivre le mieux possible et de me faire aider psychologiquement si je le souhaitais. Car vivre une grossesse avec de l’endométriose pouvait être éprouvant !

Finalement, ce rendez-vous téléphonique m’a beaucoup aidé et a été un véritable déclic !

2 ème trimestre

4 ème mois

Après avoir été rassuré, j’ai enfin pu profiter de ma grossesse ! J’ai pu commencer à sentir mon bébé bouger, à créer un lien avec lui ! 

Contraction et endométriose, un véritable trouble !
Le col de l'utérus avec de l'endométriose !

Cependant, j’avais énormément de contractions… Ce qui m’a valu plusieurs allers-retours aux urgences… À chaque fois, les sages-femmes étaient étonnées, car le monitoring confirmé que j’avais des contractions. Cependant, le col ne bougeait pas ce qui était bon signe et surtout, j’avais un bébé en bonne santé ! Chose surprenante, c’est que lorsque les sages-femmes m’auscultaient, elles avaient toutes la même réaction… Elles sentaient quelque chose sur le col, aucune d’elles à part une, qui c’était doutée qu’elle touchait en réalité des lésions d’endométrioses (nous avons eu confirmation plus tard que c’était bien cela.). Et d’ailleurs à chaque toucher, la douleur était puissante… Ma favorite m’a dit : « comme quoi on dit que l’endométriose part pendant la grossesse, aujourd’hui, tu nous prouves que non… » 

Les sages-femmes dans l'incompréhension

Néanmoins d’autre me disait :  » vous savez, vous sentirez si ce sont des vraies contractions ! Ce n’est pas du tout le même genre de douleurs…  » Je détestais quand on me sortait cette phrase, car c’était mon premier bébé et l’une de mes peurs, c’était de ne pas reconnaître le vrai travail, de confondre entre contraction et douleur d’endométriose ! 

En plus, certaines des soignantes me disaient même que c’était psychologique, elles ne voulaient pas croire que j’avais des douleurs d’endométriose pendant ma grossesse ! Et pour de ce qui était des lésions sur mon col pour elle, c’était des cicatrices ou juste un cops différent, mais certainement pas l’endométriose… Je pense avec du recul, que ces dames ne connaissaient pas et été sûrement effrayé et surtout ne savait pas quoi me dire pour me rassurer ! C’est vrai, que je n’étais pas facile et je les remercie aujourd’hui de m’avoir supporté et malgré tout d’avoir essayé de m’aider !

Se sentir seule et incomprise !

J’avoue qu’à ce moment-là, où je n’avais aucun recul, je me sentais incomprise et j’avais l’impression de déranger sans cesse et pourtant, le monitoring montrait à chaque fois que j’avais raison… Clairement, je subissais et le stresse avait pris le dessus chose que je ne laisse plus faire à l’heure d’aujourd’hui ! Finalement, je m’en fichais un peu de déranger, car j’allais quand même aux urgences, dans ma tête, il était hors de questions que je risque de perdre mon bébé miracle !

5 ème mois

Arrivé au 5 -ème mois, je souffrais beaucoup moins ! D’ailleurs, j’étais étonné ! Je me suis réveillé un matin en n’ayant plus de douleur ! Certains jours, j’en avais, mais largement supportable ! Et c’est à parti de là que j’ai pu savourer ma grossesse !

J’ai effectué mes premiers achats de couleur neutre bien sûr même si je sentais au fond de moi que j’attendais une fille ! Je partageais beaucoup de moments avec ma famille, j’avais ce besoin d’avoir ma maman et mon papa avec moi ! D’ailleurs, c’était très étrange comme sensation ! J’avais ce besoin d’avoir mes parents plusieurs fois par jour au téléphone ou de les voir, ça me rassurait !

Côté urgence, même si je n’avais plus de douleurs, je continuais de consulter, car les contractions étaient tout de même présentes… 

2 ème échographie

Je ne sais pas pour vous ? Mais la nuit avant cette fameuse échographie, j’ai très mal dormi ! J’étais toute excitée à l’idée de revoir bébé et de savoir enfin son petit secret ! Le nombre de rêves que j’ai pu faire cette nuit-là ! Mon inconscient travaillait énormément !

L’heure de l’échographie est arrivée ! Mon conjoint, ma famille et moi-même avons lancé les paris ! Et je campais sus mon idée que j’attendais une fille !

Comme pour la première échographie, nous avons eu le même médecin, adorable ! Bébé allait bien et j’avais raison !!! J’attendais une fille ! Ma fille, Louna, que j’aimais tellement alors que je ne la connaissais pas encore !

Encore une étape de passé, mais ce n’est pas fini ! 

6 ème mois

Petit accident

Pour le coup, il m’est arrivé une sacrée mésaventure… Un soir où je sortais mes chiens, je suis tombé et tordue la cheville… Bref, une fois de plus direction aux urgences, mais cette fois en ambulance… Bébé allait bien par contre je me suis retrouvée à être alitée avec une cheville cassée et des piqûres anti-phlébite !

Les angoisses sont de retour

Par contre, la sage-femme de garde ce soir-là n’a pas été très délicate et surtout m’a fait peur en me disant :  » bon avec ses piqures-là, il ne faut pas que vous accouchiez maintenant, car vous n’aurez pas de péridurale ! » 

Je lui explique que je suis seulement à 32 sa et que j’ai encore du temps devant moi… Et elle me répond calmement :  » vous savez avec un utérus aussi contractile et un bébé costaud comme le vôtre, le travail peut se mettre en route à tout moment… »

Voilà la phrase qu’il ne fallait pas me dire… Mes angoisses sont revenues au galop ! Surtout que maintenant que j’étais alité, je n’avais plus que ça à penser…

Puis finalement, j’arrive à me déstresser et j’occupe mes journées en tricotant des petits vêtements à ma fille, je prépare son arrivé depuis mon canapé ou le lit. 

34 SA : le travaille se met en route

Les douleurs sont de retour, elles ne m’avaient pas manqué… En plus d’avoir une cheville immobilisée, je devais gérer ça en plus… Puis un soir les douleurs étaient intenses et surtout très régulières donc nous ne prenons aucun risque et direction les urgences une fois de plus… 

Cette fois, le col a changé, il est mou et raccourcit, s’ajoute également les contractions régulières. Le travail commence et le personnel soignant est inquiet, car c’est trop tôt ! Le médecin décide donc de me garder et d’essayer un traitement pour arrêter les contractions ! Je priais pour que ça marche, car je n’avais qu’en tête que mon bébé n’était pas prêt et d’ailleurs moi non plus… En plus, je repensais à la fameuse phrase dite par la sage-femme deux semaines plutôt  » si vous accouchez ça sera sans péridurale à cause des piqûres… » 

Finalement, le traitement fonctionne, le travail s’arrête, tout va bien ! Quel soulagement pour nous ! 

La cause de se travail précoce
L'endométriose

Après avoir discuté avec le gynécologue de Paris et ayant 5 ans de recul voilà mon analyse ! Le travail, c’est mis en route à cause de 2 facteurs.

Le premier, l’endométriose ! Cette maladie provoque des contractions qui sont souvent des fausses. Mais à force d’avoir un utérus contractile, bébé descend et le travail se met en route ! C’est pourquoi, chez les femmes atteintes d’endométriose, 10 % d’entre elles sont touchées par les fausses-couches et la prématurité. Bien que pour les accouchements précoces aucune étude n’a été faite, pour moi cela me semble logique en sachant que personnellement je l’ai vécu 2 fois, 1 pour Louna à 34 sa et une autre fois pour Shanna à seulement 20 sa ! Et je ne suis pas la seule dans ce cas ! En effet, j’ai discuté avec de nombreuses mamans atteintes d’endométriose et beaucoup d’entre elles ont eu soit des fausses-couches, un bébé prématuré ou un travail en avance qui s’arrête comme moi…

Le stress

Le second facteur est bien entendu le coté psychologique ! J’étais dans un tel état de stress permanent et de culpabilité, car je n’arrivais pas à gérer mes douleurs liées à l’endométriose que mon corps a fini par produire ce que je redoutais le plus ! C’est un peu comme la loi de l’attraction, on pense à événement et à ce dernier ! Puis finalement, il se produit !

3 ème trimestre

Cette photo je l'ai prise 3 jours avant d'aller à la maternité ! On peut voir que j'avais un bon bidon ! Em même temps, j'avais pris plus de 30 kg !

Il a été le plus beau surtout le 8 ème mois lorsque je suis sorti du risque de la prématurité ! Le travail ne c’est plus remis en route et concernant douleurs, c’était plus gérable ! Mais il faut dire aussi que psychologiquement, j’étais mieux et ce grâce à ma sage-femme libérale de l’époque ! 

Effectivement, lors des cours de préparation à l’accouchement, j’ai eu le droit à de la sophrologie et cela m’a fait beaucoup de bien ! D’ailleurs, je me suis demandé, pourquoi je ne m’y suis pas mise plutôt… Comme quoi la vie à fait que je me suis retrouvé avec une cheville immobilisée, mais grâce à cet événement, j’ai pu rencontrer cette sage-femme qui m’a permis de profiter des 3 derniers moi de la grossesse !

La dernière échographie

Estimation du poids

Encore un magnifique moment, mais cette fois, il y eut une nouvelle à digérer… Effectivement, lors de cet écho, les médecins estiment le poids de bébé et ma fille était estimée à 3kg900 voir 4 kg… Sauf que moi, je suis tout menu et à partir de ce moment, je me suis dit : « ok, ça va être compliqué… Comment vais-je sortir ma fille ? »

Cependant, le médecin se veut rassurant et me dit que ma morphologie ne veut pas dire que j’aurais forcément une césarienne ! 

On parle césairenne

Et voilà, on commence à en parler de cette opération ! Et j’en avais tellement peur ! Mon utérus avait déjà subi 2 opérations pour l’endométriose alors une césarienne ce n’était pas dans mes projets ! À partir de ce moment-là, j’ai commencé à penser à cette fameuse césarienne, à m’y préparer car je savais au fond de moi que mon bébé faisait plus de 4 kg ! Or, une opération de plus me faisait peur et une fois de plus le stress me gagna ! Pour moi, la césarienne rimait avec le bonheur de l’endométriose ! On le sait, cette maladie adore les adhérences et cela sera une opportunité pour elle de se loger sous la future cicatrice !

Bref, le troisième trimestre se passe ! Tout est prêt, on entre dans le 9 ème mois et on attend bébé ! Sauf que cette petite coquine avait décidé de faire attendre et désiré de tous !

L'accouchement

40 sa

Dans la nuit du 31 octobre au 1 er novembre 2017, ma culotte était mouillée mais, ce n’était pas non plus la fontaine ! Après avoir eu plusieurs fausses alertes, je décide donc d’attendre… La journée se passe, on va marcher histoire de faire descendre bébé et puis nous allons prendre le goûter chez mes beaux-parents ! Là encore, j’ai dû changer de culotte donc je dis à mon conjoint que cela fait quand même 8 fois que je me change aujourd’hui et qu’il faudrait peut-être aller voir… Ceci dit, on prend notre temps vu le nombre de fois, on nous a été pour rien, on se disait que ce jour-là sera comme d’habitude ! En plus, je n’avais pas de contraction hormis les douleurs habituelles… 

L'arrivée à la maternité
La dernière photo avec Louna dans mon ventre ! Finalement en faisant cet article, je me rend compte que je n'ai pratiquement pas de photo de ma première grossesse... C'est dire à quel point j'étais stressé et pas à l'aise…

19 h : nous arrivons à la mater, le monitoring est bon et ? Victoire ! Le test pour le liquide amiotique est positif ! Nous étions heureux ! Enfin, nous allons rencontrer notre bébé miracle ! 

On se disait que dans quelques heures, nous tiendrions Louna dans nos bras ! Sauf que tout ne va pas se passer ainsi…

2 novembre 2017

Le déclenchement

Le 2 novembre, rien ne se passe ! L’équipe médicale décide de me déclencher ! Ah, je faisais la fière, j’allais marcher, je disais à mon conjoint :  » le déclenchement ça va en fait ! »

Oui, mais quand le produit a commencé à agir, je ne rigolais plus du tout !!! On marchait avec mon chéri quand les douleurs sont arrivées d’un coup, à me paralyser !!! Donc, on remonte en chambre, je hurle de douleur et je crie sur la sage-femme et je lui demande pourquoi elle a déclenché une crise d’endométriose ! Je me pliais, je pleurais ! Je me suis dit, c’est ça accoucher ? C’est ça les contractions ? Mais en clair, c’est une crise d’endométriose, comment vais-je faire ? Alors je suis parti sous la douche et je ne voulais plus partir de là car l’eau chaude m’aider… 

La péridurale

Donc je ne voulais pas quitter la douche, mais la sage-femme m’a dit qu’il le fallait afin qu’elle puisse m’ausculter ! Verdict, mon col n’est ouvert qu’à 2 et je souffrais beaucoup !

Je ne gérais rien, pour moi, c’était simplement une crise d’endométriose comme toutes les autres… Sauf que je n’avais droit à aucun anti-douleur. Malgré un col ouvert seulement à 2, les contractions étaient tellement puissantes que les médecins décident de me mettre la péridurale de suite ! Normalement, ils mettent l’anesthésie en place à 3 cm ! Cependant, je souffrais beaucoup trop et ils m’ont dit : « nous faisons une exception, nous ne pouvons pas vous laisser souffrir ainsi ! » 

Don c’est parti, direction la salle de naissance, j’étais dans un état de fatigue et de souffrance horrible, j’avais simplement hâte que tout se termine !

Le travail stagne

Enfin la péridurale posée, j’étais soulagé ou presque… Le travail a duré des heures, le col stagnait 4 cm ! Mais je me souviens surtout que j’avais cette douleur au niveau des lésions d’endométriose au rectum ! Plus bébé descendait plus je souffrais, l’anesthésie ne faisait absolument rien contre ses douleurs. L’équipe essayait de me soulager comme ils pouvaient, ils injectaient des produits puissants, qui malheureusement faisaient effet seulement 30 minutes à 1 h maximum ! 

J’étais tellement épuisé… Et je voyais que le travail n’avançait guère… Je me suis dit que la césarienne serait une bonne chose au vu de mon état psychologique et physique.

L'acupuncture : une aide précieuse

À 19 h, la sage-femme tente une dernière chose : l’acupuncture !!!

Victoire, le col passe de 4 à 10 cm en 30 minutes seulement ! Maintenant, il faut attendre que bébé descende !

Mais je sens que je suis épuisé, fatigué et surtout, j’ai mal au rectum, c’est comme si j’avais une crise d’endométriose depuis plusieurs heures, mais que rien ne pouvait calmer ! 

Le gynécologue arrive

Il était 23 h 00, les sage-femmes appellent le gynécologue, face à ma douleur et un bébé qui ne descend pas, elles souhaitaient avoir son avis ! 

Alors, le médecin décide de me faire pousser ! Rien ne change, je les vois discuter et moi, je pleure, je souffre, j’en peux plus ! Je regarde mon conjoint désespérément ! Je lui dis que j’ai envie de pousser et d’ailleurs, j’en informe l’équipe qui continue de discuter comme s’ils n’avaient pas entendu… Donc je pousse, car c’est ça qui me soulage pour la douleur du rectum… Et je finis par dire à Arnaud : « dit leur que je veux bien une césarienne ! Je veux que ça s’arrête, je n’en peux plus, je suis fatigué, j’ai mal ! Dit-leur s’il te plait ! »

J’ai vu les larmes monter aux yeux de mon mari, il devait se sentir impuissant et il essayait tant bien que mal à me supporter et m’apaiser ! Et pour ça, je ne le remercierais jamais assez ! Car finalement, lui aussi souffrait de me voir ainsi ! 

3 Novembre 2017

Puis, l’équipe est revenue vers moi, ils ont regardé où en était Louna. Je n’ai jamais su vraiment si elle était descendue, mais j’ai entendu, on va au bloc…

Voilà, 00 h 26 c’est l’heure où ma Louna est née par césarienne ! 

Je ne regrette absolument pas cette décision, c’était pour moi, une délivrance ! 

Ma première photo avec mon bébé miracle ! En la revoyant, j’ai tellement d’émotion ! Et on peut voir à ma tête, que j’étais épuisée, fatiguée mais tellement heureuse de l’avoir dans mes bras avec moi ! Cette grossesse avec l’endométriose était derrière moi et j’avais ma fille avec moi en bonne santé ! C’est tout ce qui m’importé ! 

Grossesse, accouchement et endométriose !

Contrairement à ce que le corps médical peut dire ou ce que les gens peuvent penser vivre une grossesse avec une endométriose est très très compliquée ! Surtout quand c’est un premier bébé, car en plus d’être dans le monde inconnu de la maternité, il y a l’endométriose à gérer ! 

Car je pense avec du recul, que l’endométriose n’a rien d’anodin dans une grossesse et ni même à l’accouchement !

Entre rêve et réalité

Je rêvais d’être enceinte, d’avoir de beaux moments paisibles, préparer l’arrivée de Louna en toute sérénité et finalement je n’ai eu que du stress et de la douleur ! Mais surtout, je ne me suis pas senti soutenu par les équipes médicales ! Je ne leur en veux pas, car malheureusement, je pense qu’eux-mêmes ne maîtrisent pas le sujet de la grossesse avec une endométriose ! Un sujet bien complexe qui à mon avis seule les femmes pourront faire avancer la science et énoncer leur propre analyse !

Si c'était à refaire

Si c’était à refaire, je ferais tout différemment ! Malheureusement, pour Louna, je ne connaissais pas assez bien ni mon corps ni les médecines douces ! Donc si tu lis cet article et que tu es enceinte de ton premier bébé ! J’ai envie de te dire : fais-toi confiance ! Si tu as de l’endométriose : regarde du côté des médecines alternatives et surtout écoute ton corps ! C’est un long travail et pourtant croyez-moi, pour mes deux autres grossesse, j’ai réussi et j’ai pu profiter de chaque instant !

Première photo de nous 3

Je tenais à vous montrer cette photo, car c’était la 1 er de nous 3 mais on voit clairement ma tête… 

Je trouve qu’elle est très significative de la fatigue extrême que j’ai eu tout au long de ma grossesse et de mon accouchement !

Cette fatigue dût au stress… Ma première grossesse avec une endométriose a été un véritable calvaire psychologique et physique ! Croyez-moi quand je vous montrerais les photos des accouchements de Shanna (césarienne) et Sacha (voie basse, beaucoup plus fatiguant normalement…), ma tête était de mieux en mieux !

Alors oui cet article était long ! Mais il était important pour moi de vous raconter et de vous montrer qu’une grossesse avec une endométriose est très dur ! 

Donc s’il vous plaît, ne jugez pas une femme atteinte de cette maladie qui est enceinte ! Ne lui demandez pas de se réjouir et de se contenter de ce que la vie lui offre ! Vire une grossesse avec de l’endométriose est très très très dur ! 

Merci d’être indulgent avec ses femmes et même celles qui sont enceinte sans maladie ! La grossesse est vécue différemment selon les femmes et la grossesse ! 

Belle journée

Mélanie Shanlou

16 commentaires

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      Bonne journée, Mélanie Shanlou 🙂

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